lundi 12 mars 2012

En veille



Je l'avoue, je suis une médiocre veilleuse, et je m'en veux beaucoup. Mon reader spécial "bibliothèques" déborde constamment et j'en repousse toujours la lecture à d'hypothétiques moments plus propices ou plus calmes. Après tout, il s'agit là de veille professionnelle ! Je ne vais pas la lire sur un coin de table en déjeunant ou à moitié assoupie au fond de mon lit ! Elle réclame une posture active, une prise de notes alerte ! Alors, évidemment, à vouloir faire trop bien, je ne fais rien du tout, je ne lis que trop rarement et toujours en complet décalage avec l'actualité brûlante qui agite Twitter de soubresauts constants.

Pourtant, je m'aperçois que je lis quotidiennement quantité de blogs (qui, eux, ne parlent pas de bibliothèques). Leur lecture me divertit bien sûr, m'enrichit parfois, et c'est avec plaisir que j'en fais le tour chaque matin. J'aime qu'on me raconte des histoires, qu'on me fasse découvrir d'autres métiers, des points de vues différents, de nouveaux horizons. Mais les blogs de bibliothécaires aussi sont porteurs de tous ces étonnements, ces émerveillements, ces amusements, en plus d'apporter d'intéressantes réflexions professionnelles. Alors, pourquoi m'en priver bêtement ?

Alors, il y a deux semaines, j'ai pris la bonne résolution de cesser de procrastiner, de culpabiliser, de pondérer indéfiniment. Et j'ai lu. Une tartine à la main dans la pénombre du petit jour. Tassée contre des inconnus sur ma ligne de RER. Assise à la banque de prêt en attendant que le dernier étudiant finisse de ranger ses affaires. Enfouie sous ma couette, toutes lumières éteintes. En commençant par la veille avisée de Cécile Arènes. En dépouillant mes innombrables flux RSS. En cliquant frénétiquement sur les liens proposés par de valeureux et bouillonnants twitteurs. Et en recommençant le lendemain.

Plus de cogitations, plus de coupables tergiversations : je veille ! Mes stylos de couleurs et mes fiches cartonnées continuent de me faire de l'oeil et de me démanger, mais tanpis ! Je lis ! Je m'imprègne du bon sens et des lumineuses idées de tous ces virtuels collègues ! Peut-être ne me souviendrais-je pas de tout, mais quoi, je n'ai plus d'échéance de concours à court terme, il n'est plus question de rédiger des fiches de lecture détaillées. Il était temps que j'en finisse de ces encombrantes habitudes !

Tout ça pour juste pour dire merci. Merci à tous, biblioblogueurs, d'alimenter ainsi mon infinie liste de lectures virtuelles. C'est un plaisir de vous lire enfin.



Licence Creative Commons
Photo : prise par Le Xav'.
Cette photo est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution 2.0 Générique.

4 commentaires:

  1. Bonjour,

    comme vous je croule sous mes fluxs RSS : mon onglet Nevibes nommé "informations professionnelles" m'indique 1121 [posts à lire] !!!
    Alors du coup pour me déculpabiliser et me tenir au courant je me suis abonnée à la "Lettre d'information du réseau documentation" qui propose un tour d'horizon des principaux blogs 1 fois par semaine. http://www.territorial.fr/uploads/Newsletters/newsletter-DOC_338_1331538393.html

    Sinon l'autre solution est de faire comme l'ont fait des prof-docs de l'académie Orléans Tours un netvibes avec des onglets en fonction du temps que l'on a : "e-veille doc" http://www.netvibes.com/sitedoc-orleans-tours#Accueil

    Infobésité quand tu nous tiens,

    Cdlt,
    SNC

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  2. Merci, je ne connaissais pas cette lettre d'info !
    Et il est vrai que le classement de ce Netvibes était astucieux, il serait judicieux de le reprendre pour nos propres flux.
    Merci de votre commentaire !

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  3. Merci pour ce beau billet sur la veille et pour la mention à mon article mensuel sur le sujet !
    Le problème décrit est récurrent : on oscille toujours entre la noyade par infobésité et la découverte émerveillée de billets passionnants...
    Cela doit faire 5 ans que je fais de le veille sur les bib : j'ai l'impression que j'ai consacré énormément de temps à cette activité pendant les premiers mois mais que ça a été profitable : désormais, quand mon agrégateur déborde (par exemple à un retour de vacances), je vais beaucoup plus vite dans le repérage des billets qui seront intéressants pour moi et dans l'élimination des autres.
    C'est un peu comme une course de fond finalement, l'entraînement difficile de départ permet ensuite de pouvoir apprécier le paysage !

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  4. Merci pour cette note d'optimisme !
    Je continue un peu à me débattre avec mon agrégateur mais il est vrai qu'une fois le premier pas fait, ça ne va que de mieux en mieux !

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