Dans un premier épisode, je vous avais présenté le Cilip et expliqué le "rebranding-gate" secouant l'association. Voici la suite des évènements, tels que je les ai perçus à distance, au travers des déclarations du Cilip, des discussions sur Twitter et des articles des biblio-blogueurs britanniques.
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Le lundi 8 juillet, une assemblée générale du Cilip s'est tenue à Londres pour discuter la motion de Tom Roper demandant d'arrêter l'exercice de rebranding en cours :
“This General Meeting believes the current rebranding exercise should be halted, believing it to be a distraction from the urgent tasks of advocacy for the profession, and a waste of scarce resources.”Une centaine de membres se sont retrouvés sur place pour un débat qui s'est avéré houleux, et apparemment plutôt en faveur des partisans de la motion.
Pour soupeser par vous-même les arguments des deux camps, voici le brouillon du discours que Tom Roper a fait lors de l'assemblée générale et voici un article de blog écrit par John Dolan sur le blog du président du Cilp, Phil Bradley, peu avant l'assemblée.
Nous avons pu suivre les débats en direct grâce à plusieurs live-twitters utilisant le hashtag #CilipGM (storifié ici, si vous voulez revivre l'action comme si vous y étiez !).
Néanmoins, de nombreux membres de l'association avaient pu voter "par proxy", en désignant quelqu'un, en général soit Tom Roper, soit Phil Bradley, pour voter en leur nom.
Les résultats ont ainsi été fortement dus à ces votes par procuration. Le décompte final dénombre 752 votes pour la motion, 804 votes contre et 16 abstentions.
Si le Cilip s'est immédiatement réjoui de ces résultats dans un communiqué de presse, Tom Roper, quant à lui, estime que les membres qui n'étaient pas sur place ont été mal informés des enjeux.
Le vote a été ressenti comme un choc et démontre une fois encore les dissensions que ce débat a créé au sein du Cilip : c'est presque un 50/50 parmi les votants, qui ne représentent néanmoins que 10% du total des membres. Ce qui a aussi beaucoup choqué c'est qu'au cours de l'assemblée, nous avons appris que les résultats du vote étaient "not binding" : jusque-là, les membres (qui se sont donc déplacés en nombre et se sont beaucoup impliqués dans le débat) ne savaient pas que leur avis ne serait que consultatif...
Au final, si le Cilip ressort vainqueur de ce vote, il a été véritablement affaibli par cette épreuve. Les débats ont porté les membres (en tous cas quelques membres très actifs sur les réseaux sociaux) à s'interroger quant à la structure même de l'association. Ian Clark, par exemple, estime que la procédure s'est avérée non démocratique, menée par le comité plutôt que par ses membres et a manqué de transparence. Mais il pense surtout que, ce sur quoi le Cilip et ses membres devraient se concentrer, s'est sur la réputation de l'association et non sur la marque "Cilip". Il faut que l'association, quelque soit son nom, agisse de façon efficace et éthique pour les professionnels qu'elle représente.
L'affaire du rebranding a aussi permis au Cilip de faire l'objet de petits articles dans la presse nationale britannique... mais sous un jour peu glorieux.
Quoiqu'il en soit, le rebranding continue : un nouveau nom sera proposé aux membres lors de l'assemblée du 21 septembre prochain avec pour objectif un lancement de la nouvelle marque en avril 2014.
Mais une prochaine affaire se profile déjà à l'horizon : des membres du Cilip demandent l'organisation d'un vote de défiance vis-à-vis du ministre en charge des bibliothèques, Ed Vaizey... À suivre !
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