mardi 9 septembre 2014

Rentrée universitaire et accueil des nouveaux publics

C'est la rentrée ! Je ne sais pas ce qu'il en est de par chez vous, mais de mon côté j'ai passé l'été à préparer l'accueil que nous allons donner à nos nouveaux étudiants quand ils vont débarquer à la mi-septembre. C'est donc l'occasion de faire le point sur les différentes méthodes qui peuvent être utilisées pour transmettre aux nouveaux publics les informations qui leurs seront nécessaires pour utiliser au mieux nos services.

La visite, toujours reine

Si on en a les moyens humains, faire visiter directement les locaux par de petits groupes au cours des journées de rentrée, reste l'idéal. Ça combine le contact humain direct (on parle avec eux, ils peuvent poser des questions), et un contexte moins propice à l'endormissement que l'intervention en amphithéâtre...
Dans ma bibliothèque, c'est malheureusement impossible. D'une part, notre espace est si petit que c'en serait presque ridicule. D'autre part, nous n'avons tout simplement pas assez de personnel pour gérer à la fois inscriptions et potentielles visites.
Le problème c'est que les visites sont extrêmement chronophages et répétitives (les groupes doivent être suffisamment petits pour pouvoir se déplacer rapidement et sans faire trop de bruit, du coup on recommence dix fois par jour). De ce fait, ce n'est pas toujours possible à mettre en place par les bibliothécaires, ni insérable dans l'emploi du temps serré des étudiants.

La visite autonome

Elle est sur ma liste depuis des années mais je n'ai toujours pas trouvé l'occasion de la mettre en place. Ça marche bien dans des bibliothèques assez grandes et ça peut permettre d'être assez créatif ! L'idée c'est de donner aux étudiants un support (papier, podcast, application pour tablette, ...) qui va les inciter à faire le tour de la bibliothèque (éventuellement au moyen d'appâts comme des chocolats cachés dans les rayons... et la visite devient une chasse aux trésors !) et leur apprendre au passage ce qu'ils ont besoin de savoir sur le fonctionnement des lieux (avec des panneaux explicatifs, des QR codes menant vers de courtes vidéos ou des fichiers audios...).

L'un des ateliers auxquels j'ai assisté cette année faisait la démonstration de l'application de réalité augmentée Aurasma. Quand on capture une "image déclencheuse" (par exemple une image particulière affichée dans votre bibliothèque), cela ouvre automatiquement un lien ou un fichier (une vidéo par exemple). Ce serait idéal pour ce genre de visite autonome, en utilisant des tablettes prêtées par la bibliothèque ou les propres smartphones des étudiants (il leur serait juste nécessaire de télécharger l'application).

L'intervention en classe

Autre classique, le passage du bibliothécaire dans l'amphithéâtre au cours de la journée de rentrée. Le problème : on n'a généralement que quelques minutes et les étudiants sont tellement bombardés d'information qu'on peut s'attendre... à ce qu'ils ne retiennent absolument rien.
D'où l'idée de faire quelque chose d'un peu mémorable afin que, même s'ils ne se souviennent pas du règlement de prêt ou des heures d'ouvertures, ils aient un a priori positif vis-à-vis de la bibliothèque et des bibliothécaires, ce qui les rendra plus susceptibles de venir nous voir et nous poser des questions.

L'un des grands classiques, c'est la méthode céphalonienne. Inventée à Cardiff (d'où le nom), le principe est que, lorsque les étudiants entrent dans la salle, on distribue à quelques uns d'entre eux des fiches de couleurs avec des questions. Chaque couleur correspond à un thème (par exemple : le bâtiment, les conditions de prêt, les ressources en ligne...). Pendant la présentation, le bibliothécaire demande une question de couleur jaune par exemple, et attend qu'un élève se décide à poser sa question. On saute alors dans le PowerPoint jusqu'à la diapositive présentant la réponse à cette question, puis on passe à la suivante, etc., jusqu'à ce que toutes les diapositives aient été couvertes.
Une collègue britannique a inventé une variante : au lieu de distribuer des fiches questions, elle a créé un gros dé en carton et elle demande à des volontaires de jeter le dé puis de lire la question apparue sur la face supérieure. Seul problème : on peut tomber plusieurs fois sur la même face et il faut alors relancer. De plus, si vous ne voulez pas vous lancer dans un exercice de géométrie trop complexe, il va vous falloir vous limiter à six questions.

De mon côté, j'ai envie de jouer au library Bingo avec mes étudiants. Deux possibilités : soit on leur distribue des cartes avec une grille de bingo sur laquelle, à la place des chiffres, on trouve des logos d'outils en relation avec la bibliothèque. Puis on lance la présentation (comme ce Prezi de Zoe Thomas) et le premier à avoir vu tous les logos de sa carte gagne.
Soit, on invite les étudiants à créer leur propre carte de bingo en leur demandant par exemple d'écrire six ressources qu'on peut retrouver dans la bibliothèque. Puis on fait apparaître une liste des ressources qui s'y trouvent effectivement (en commençant par les moins évidentes...) et le premier à avoir coché toutes les ressources de sa carte a gagné. 
Dans un cas comme dans l'autre, on explique au fur et à mesure la signification des logos / comment accéder aux diverses ressources. L'investissement matériel est minimum : des cartes de bingo imprimées par vos soins plus un powerpoint. Et le public reste attentif car il veut savoir si le prochain item sera sur sa carte. Apparemment ça marche encore mieux s'il y a un petit quelque chose à gagner...

L'induction en ligne

Enfin, une dernière possibilité serait une introduction à la bibliothèque entièrement en ligne. C'est un bon moyen de réduire l'anxiété de ceux qui se sentent intimidés à l'idée d'entrer dans une bibliothèque (si, si, il paraît que ça existe) et surtout d'atteindre tous ceux que nous n'aurions pas eu l'occasion de rencontrer sur place, par manque de temps, du fait de la complexité des universités multi-sites, les étudiants faisant leurs études à distance ou pour les personnes en situation de handicap.
Il peut s'agir d'une visite guidée virtuelle, en photos ou avec des vidéos associées aux différentes salles, un peu comme cette visite virtuelle de l'université de Gloucestershire.
Mais plus que des lieux, nous allons aussi chercher à présenter des services. Là encore, les possibilités sont infinies, de la présentation prezi aux vidéos (voici deux exemples anglo-saxons).
L'idéal serait de multiplier les supports afin de permettre aux futurs lecteurs d'aborder la présentation de la manière qui leur est la plus confortable.
Personnellement, je travaille à préparer quelques vidéos afin de toucher les étudiants que je ne pourrais pas voir directement (certains groupes ont un emploi du temps ultra serré) tout en mettant en place des sections de notre Moodle spécifiquement à leur intention.

Et vous, qu'avez-vous prévu pour accueillir vos étudiants cette année ?

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